Sécurité et biodiversité sur les pistes : ces hommes veillent au grain

Si l’on devait résumer la mission de votre équipe …

Jean-Christophe Thore : Assurer l’entretien des 400hectares de prairies de la zone aéroportuaire, et orchestrer, côté pistes, le suivi de ce que l’on appelle le parc matériel, c’est-à-dire de certaines catégories de véhicules.

En quoi consiste l’entretien des prairies dans un aéroport ?

J-C.T. : D’abord il faut préciser qu’entretenir les terrains et donc les prairies qui sont toutes ces zones enherbées, c’est garantir avant tout la sécurité de tous ceux qui fréquentent l’aéroport, passagers, pilotes, personnels travaillant sur la plateforme. Mais dans notre démarche, nous veillons aussi à intervenir dans le respect de la biodiversité, en considérant la floraison et les cycles de grainage des plantes, et nous sommes vigilants à la régulation de la faune environnante. Concrètement cela signifie qu’au printemps par exemple, lors de la coupe, nous fauchons une fois par mois, à 30cm de haut, pour laisser le moins de déchets possible.   la prolifération des rongeurs près des pistes (attirant potentiellement les rapaces) est directement liée à la présence des déchets (apport en graine). Nous avons également en charge le traitement hivernal des pistes (traitement par pulvérisation en préventif et raclage avec des lames en curatif).

Nicolas Mauri : En résumé, notre unité assure la planification des interventions sur le terrain. Depuis plusieurs années notre métier a évolué techniquement et s’est enrichi de missions, suivant de nouvelles normes imposées.

Une autre mission, l’entretien du matériel. En quoi est-ce complémentaire ?

J-C.T. : Sans matériel en bon état, pas d’entretien ni de sécurité. Il nous revient d’assurer le suivi des véhicules côté pistes, avec une obligation de les maintenir en état et en règle. La flotte est conséquente puisqu’elle comprend   38 véhicules, répartis entre poids lourds, 4X4 et tracteurs. Nous disposons d’un atelier similaire à celui d’un garage, et nous dévons avoir une bonne connaissance technique du fonctionnement des engins.

Une organisation millimétrée ?

J-C.T. : En effet, car chaque matin nous avons une obligation de résultat, comme de fournir un matériel conforme et fonctionnel. Nous assurons un suivi hebdomadaire de l’ensemble de la flotte. Les pompiers de l’aéroport, les superviseurs pistes, l’unité qui gère le balisage également, tous nous envoient un état de leurs véhicules pour vérification, et nous intervenons si besoin. Et en complément, chaque mois, nous opérons une reconnaissance plus approfondie. Je crois profondément que les interactions entre les différentes parties prenantes sont importantes afin de garantir une sécurité globale au sein de la zone aéroportuaire. Au sein de l’unité ETV, nous sommes 4 techniciens et moi-même. Avec une astreinte 24/24h et 7/7j. pour faire ce métier, il faut être rigoureux et avoir une bonne connaissance technique du fonctionnement des différents engins qui circulent au quotidien.  Propos recueillis par Séverine Martin