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Carl Cox, l’électro libre

Publié le 15 juillet 2025

Légende vivante des platines, Carl Cox continue de faire vibrer les scènes du monde entier. Alors qu’il entame une nouvelle résidence à Ibiza et prépare une série de dates en Europe, dont Toulouse le 18 juillet au Poney Club, le pionnier de la techno britannique nous parle de sa passion intacte, de son héritage et de ce qui le pousse encore et toujours à se réinventer.

Tu reviens cet été avec une nouvelle résidence, [UNVRS] à Ibiza. Qu’est-ce qui rend ce projet spécial pour toi ? Comme beaucoup le savent, j'ai joué à Space pendant seize ans avec ma résidence The Revolution, et même avant cela, lors de closing parties. Je vais à Ibiza chaque année depuis 1985, et depuis la fermeture de Space en 2016, à part un petit passage au DC10 en 2022, je n’y étais pas vraiment retourné. On m’a proposé de jouer dans ce tout nouveau club, l’ancien Privilège, un lieu incroyable. Aujourd’hui, on a l’opportunité de créer quelque chose de totalement nouveau sur l'île. Je reviens avec une résidence de 14 semaines. C’est une toute nouvelle façon de clubber, et ce qui est vraiment spécial pour moi, c’est de revenir représenter ma musique. J’adore Ibiza, et les gens qui y vivent et y travaillent. Ça m’avait énormément manqué.

 

Tu seras aussi à Toulouse cet été. Tu connais bien la scène française ? Oui, je suis très connecté à la scène française depuis de nombreuses années, notamment grâce à Laurent Garnier. Je jouais dans ses soirées Wake-Up au Rex Club à Paris. J’ai aussi joué au Queen, à la Locomotive, et participé plusieurs fois à la Techno Parade. Concernant Toulouse, j’ai eu l'occasion de jouer à l’INOX Festival, mémorable ! Et maintenant, je vais me produire au Poney Club avec Tom Pooks, dont les événements sont toujours exceptionnels. J'ai vraiment hâte !

 

À quoi s’attendre avec ce show ? Mon show évolue en permanence, ce sera totalement inédit. Il y a tellement de musique incroyable à jouer, je choisis ce que j’imagine que le public français aimera. J’apporte toujours ce que je considère comme le meilleur de la house et de la techno. Je suis vraiment enthousiaste.

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Carl Cox

Plus de 30 ans de carrière, et toujours aussi actif. Qu’est-ce qui te pousse à continuer ? De nouvelles musiques, de nouveaux artistes. L’industrie évolue constamment et je trouve que c’est pour aller vers du meilleur. Il y a trente ans, il y avait moins de distractions. Aujourd'hui, la jeune génération crée sa propre scène. Je suis juste un passeur, quelqu'un qui utilise son expérience pour continuer à partager de l’excellente musique avec le public.

 

Tu as été un acteur majeur de la scène rave au Royaume-Uni et des années Space à Ibiza. Comment vois-tu l’évolution de la nuit ? Je me suis trouvé au cœur de la naissance de la scène rave au Royaume-Uni, parcourant le pays pour jouer partout, de John O'Groats jusqu’à Cornwall. À Space, nous voulions créer un club entièrement dédié à la musique underground. À l’époque, il n'y avait nulle part ailleurs où danser en plein air au lever du jour. C’est ainsi que le lieu est devenu légendaire. Les raves ont aussi inspiré les grands festivals d'aujourd'hui : c’était une expérience totale, avec son, lumières, lasers. Quant à la suite, c’est surtout la prochaine génération qui l’écrira.

 

Tu as toujours soutenu les jeunes talents. Pourquoi est-ce si important pour toi ? Parce qu'ils incarnent l’avenir de notre scène ! À l'époque, on créait nos propres événements pour nous faire connaître. Aujourd'hui, ça passe par les réseaux sociaux, mais il faut toujours aller découvrir et soutenir ces jeunes artistes. C’est essentiel pour moi, et je le fais depuis des années, notamment avec le Pete Tong Academy.

 

On t’a aussi vu dans le monde du sport automobile. Une véritable passion ? Absolument, j'ai toujours été passionné par les voitures et les motos. J’aime conduire, j’aime la vitesse et la performance. Désormais, avec ma propre structure, je peux soutenir et sponsoriser de jeunes pilotes. Que ce soit en musique ou en sport auto, soutenir les jeunes talents est pour moi fondamental.

 

Et la suite pour toi ? Toujours plus de shows live électroniques ! Je crée, remixe et produit la plupart des morceaux que je joue, et j’adore dépasser le simple DJ set. Et bien sûr, la résidence UNVRS !

 

Propos recueillis par Séverine Martin